Voici à quoi ressemble la vie avec l'EB

Approches thérapeutiques

Différentes stratégies et méthologies

Pour la perspective cellulaire, John McGrath (UK) a présenté les résultats les plus récents de l’étude EBSTEM dans le cadre de laquelle des cellules stromales mésenchymateuses (CSM) de donneurs ont été injectées auprès d’un nombre limité d’enfants atteints d’épidermolyse bulleuse dystrophique récessive (EBDR) entraînant une amélioration qualitative temporaire de leur état de santé.

L’étape suivante chez les patients adultes consiste à rassembler plus de données quantitatives sur le comportement des cellules après infusion et à déterminer le rôle qu’elles jouent. Il demeure néanmoins essentiel d’approfondir les connaissances sur l’histoire naturelle de l’EBDR, le mode d’action de ces formes de thérapies cellulaires et la meilleure façon de tester ces approches innovantes. Joern Dengjel (Allemagne) a présenté un travail sur l’environnement cellulaire de l’EB qui peut aider à comprendre la variation phénotypique (patient individuel).

Un poster de F. Palisson du Chili a également illustré les résultats positifs obtenus auprès de deux patients ayant reçu une injection de MSCs. Katsuto Tamai (Japon) et son groupe est allé un pas plus loin dans la thérapie cellulaire et a obtenu des succès récents avec la transplantation sous-cutanée de CSM dérivées de la moelle épinière d’un donneur familial auprès de patients EBDR sévères. Ils envisagent maintenant d’utiliser les molécules ou peptides impliqués lorsque des CSM sont utilisées dans cet environnement thérapeutique. L’une de ces molécules « HMGB13 » a déjà été identifiée comme intervenant dans la cascade de la guérison et nous espérons qu’elle pourra être utilisée dans le cadre d’essais en tant que traitement séparé.

Mitchell Cairo (US) a présenté une mise à jour de ses travaux. Dans le cadre de la phase suivante de ses recherches, il souhaite démontrer dans quelle mesure un autre type de cellules « souches »,  à savoir les cellules somatiques souches provenant du sang du cordon ombilical (USSCs), peut améliorer le pronostic auprès d’enfants atteints d’EBDR.

Jakub Tolar (US) a présenté des données sur sa cohorte croissante de patients qui a bénéficié d’une transplantation de moelle épinière et sur le régime de conditionnement et la voie de traitement qui ont été modifiés pour entraîner de meilleurs résultats.  

Face à la thérapie génique et à la greffe de peau, le défi consiste à sélectionner la meilleure méthodologie permettant de faire pousser des greffes de peau, avec des kératinocytes ou des kératinocytes et des fibroblastes (et la méthodologie de transplantation) ainsi que la méthode optimale la plus sûre de correction génique (couper/insérer ou passer outre les séquences géniques défectueuses).

Alain Hovnanian (France) a présenté une mise à jour de GENEGRAFT, une initiative franco-britannique visant à produire des greffons de peau génétiquement corrigés (kératinocytes et fibroblastes) pour les patients EBDR en utilisant un « vecteur viral » ou porteur spécifiquement activé.  Les groupes américains, incluant Peter Marinkovitch, ont déjà transplanté quatre patients EBDR dans un environnement d’essai clinique de phase I, en utilisant des kératinocytes corrigés par un vecteur viral. Angela Christiano (US) a aussi exposé les avancées réalisées dans la technologie de greffe de kératinocytes et de fibroblastes dermiques. Johann Bauer (Autriche) a effectué une transplantation sur un patient atteint d’EBJ et envisage de poursuivre ses travaux avec ses collaborateurs sur d’autres patients. Nous savons bien sûr que certaines transplantations ont été réalisées avec succès aux Pays-Bas sur un patient EBJ avec mosaïcisme révertant et en Italie en rapport avec le groupe autrichien.

Fernando Larcher (Espagne) a présenté les dernières techniques permettant de cibler les nucléases – des méthodes telles que le doigt de zinc, TALENs et CRISP/Cas9 et leur rôle dans les avancées associées au ciblage et à la manipulation des gènes. Il s’agit de différentes méthodes permettant de corriger les séquences géniques défectueuses sans utiliser de vecteurs viraux, leurs appellations sont toutes hautement scientifiques mais ces méthodologies sont simplement des formes différentes de la technique du couper / coller. Dans sa présentation, Jakub Tolar s’est surtout concentré sur le potentiel représenté par les cellules de la cornée génétiquement corrigées.

Parmi les méthodologies nouvelles permettant d’insérer les gènes corrigés dans les cellules, on retrouve celles présentées par Wenxin Wang (Irlande) dont l’expertise en ingénierie chimique a entraîné d’autres développements technologiques avec des polyplexes artificiels spécifiques et le recours au pistolet à gènes (EM Murauer, Autriche).

Des travaux sont en cours pour accélérer l’approbation aux EU d’essais cliniques basés sur des cellules souches pluripotentes induites (CSPi) avec Dennis Roop et son groupe. Cette stratégie vise à prélever les cellules propres du patient et à les reprogrammer. L’enjeu consiste à mettre au point les méthodes les plus efficaces, même si le champ de la médecine régénératrice et la biologie des cellules souches évoluent rapidement, non seulement aux EU mais aussi en Europe avec 3 présentations sur les recherches autour des CSPi.

La stratégie d’exécution sur la peau est un défi supplémentaire avec des réflexions nouvelles sur les techniques utilisant les micro-aiguilles et la crème génique Acell® siRNA de Roger Kaspar (US).

Le recentrage des médicaments tant à des fins de traitement que de gestion évolue sans cesse à mesure que le monde académique a un accès plus large à des banques de données pour le screening. Les médicaments présentés lors de cette conférence visent à améliorer la cicatrisation, en tenant compte tant du mécanisme (David Woodley US) que du traitement,  avec Losartan [approuvé pour l’hypertension] (Alexander Nystrom, Allemagne/ Venugopal Mittapalli, Autriche). Un des posters portait sur l’impact de la crème Diacerein [approuvée pour l’ostéoarthrite] dans l’apparition d’ampoules associées à l’EBS.

Thomas Magin (Allemagne) a exposé ses principales découvertes sur le chevauchement entre l’EBS et d’autres affections inflammatoires et immunitaires ainsi que des stratégies vers des pratiques thérapeutiques réfléchies.

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Brochure "Des plaies ouvertes à vie"

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